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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 20:53

QUID DE L'INTOLÉRANCE À L'ENCONTRE DES

MUSULMANS EN ITALIE ?

Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (5 mai 2013) :

Texte italien :http://www.uaar.it/news/2013/05/09/quanta-intolleranza-contro-musulmani-italia/

 

Il serait peut-être temps de regarder les événements actuels en tenant compte des religions en tant qu'organismes vivants et de leurs processus de développement, plus ou moins accélérés. On peut augurer que comme n'importe quel organisme, n'importe quelle forme de vie, n'importe quelle espèce ou n'importe quel groupe social, les religions suivent un parcours qui va de l'apparition à la disparition – de la naissance à la mort, avec entre les deux, un processus de croissance et de décroissance qui suivrait en gros un schéma général, applicable à toutes.


On peut aussi augurer que chaque religion a un parcours singulier, une histoire singulière qui s'inscrit dans le schéma général du développement d'une religion quelconque.


Synthétisons la chose : un jour, un matin, un moment... peu importe le terme, un illuminé (entendons celui qu'une lumière particulière illumine) annonce qu'il a rencontré Dieu, un dieu, des dieux, etc, que Dieu, etc... lui a parlé, remis des tables de loi, des commandements, des révélations, des récits, des histoires... On peut supposer qu'à ce moment, cet individu est tout seul pour recevoir cette singulière illumination. Comme disait Lao-Tseu, tout voyage commence toujours par un premier pas. Par la suite, il peut en convaincre d'autres, puis de proche en proche, créer un conglomérat assez dense pour faire un groupe de pression et commencer à vouloir répandre sa religion autour de lui... Généralement, à ce moment, on voit apparaître des résistances venant des groupes concurrents (les autres religions, mais aussi les pouvoirs en place) ; suivent alors les affrontements, les répressions, les persécutions... Si la nouvelle religion – organisme jeune et dynamique – persiste et perce, elle tend à étendre sa position et son domaine terrestres. Elle mobilise ses membres et directement ou indirectement, consciemment ou inconsciemment, ouvertement ou subrepticement, elle vise à éliminer toute concurrence, à liquider toute opposition, à imposer la Vérité et in fine, à contrôler toute la société, d'abord, localement, puis de proche en proche, elle réplique le phénomène vers l'universalité. The sky is the limit. Et encore...


Mais reprenons. D'abord, durant son premier état de faiblesse numérique, la jeune religion agit en tapinois, en douceur, avec une humilité souvent admirable, digne d'éloges ; puis, au fur et à mesure que son influence s’étend, avec de plus en plus de fermeté de conviction et enfin, par la force. Ce sont là des étapes inévitables de la croissance d'un groupe religieux sur un territoire donné face à des formes concurrentes, hostiles ou simplement, à des populations indifférentes. Toute religion est, par nature et par nécessité intrinsèque, conquérante – en termes pudiques, on dira apostolique.

 

En ce sens, le processus religieux est un impérialisme et pareillement, l'impérialisme, le mondialisme messianique et le messianisme politique relèvent du processus religieux. Par ailleurs, comme pour tout impérialisme, un tel processus ne laisse pas place à la tolérance, à l'acceptation de la différence ou de processus différenciés et différents... Et moins encore, à l'indifférence. C'est là ce qui constitue le plus grand danger pour les incroyants, agnostiques, athées et autres indifférents.

 

On peut faire la comparaison suivante : un commerçant, un homme d'affaires sont en lutte avec leurs concurrents et sont souvent impitoyables, mais tous sont d'accord pour défendre le droit au profit, la liberté du commerce, la concurrence... Cependant, on peut parier que tous les commerçants et gens d'affaires seront d'accord pour dénoncer celui que le commerce ou les affaires laissent indifférent, celui qui ne sacrifie pas au règne de la marchandise, du profit, de l'argent... Et plus encore évidemment, celui qui en dénonce et en combat la domination et l'imposture. Dans ce cas comme dans celui de la religion, le pire de tout, c'est de mettre en cause le dogme fondateur ou de volontairement, d'ouvertement l'ignorer. Ce qui ne se peut accepter même et surtout, en principe. Il faut donc d'une manière ou d'une autre mettre hors jeu cet importu, cet ingénu qui révèle l'inanité du système.


C'est en cela que pour les laïques conséquents, il doit exister le droit absolu à la liberté de pensée, d'opinion et à la liberté d'examen, entendue également comme la liberté de critique, de dénonciation et de dérision. Le principe-même de toute société libre est celui de dire que le roi est nu, de dire ouvertement qu'une chose est ridicule quand en effet, elle l'est. Et aux yeux incroyants, la religion – quelle qu'elle soit – l'est. Le fait que les croyants pensent autrement n'y change rien... Mieux, que les croyants estiment ridicule de ne pas croire, le disent à haute voix et même, rient des convictions de l'incroyant, ce dernier l'accepte sans sourciller. Et pour cause, il n'y voit qu'une opinion contraire et non, un crime de lèse-majesté ou un sacrilège (ce serait bien le comble), ni même ne se sent atteint dans son être. Il pensera tout simplement : Errare humanum est.

 

Maintenant, voyons ce que des laïques italiens peuvent dire à la communauté musulmane (et par ricochet, aux croyants en tous genres) de leur pays (et au delà).

 

Ainsi Parlait Lucien Lane

 

 

 

 

Ces derniers jours, les communautés islamiques italiennes ont écrit au président Napolitano. Elles déplorent des « attitudes hostiles » et demandent qu'on élimine « chaque forme de tension sociale » contre les musulmans. Autrement, « fatigués de cette situation, tôt ou tard ils décideront de descendre par milliers dans les rues à manifester ». Quel est réellement la situation ?

Toujours ces derniers jours, six intégristes islamiques ont été des arrêtés qui selon les enquêteurs, organisaient une cellule terroriste dans les Pouilles. À leur tête, Hosni Hachemi Ben Hassen, un Tunisien de 45 ans et déjà imam à Andria. Sur la base des interceptions, il est apparu que le groupe avait intention d'agir en Italie. Un autre des coinculpés, Essid Sami Ben Khemais, gérait la sécurité du cheik Abu Iyad, à la tête du groupe salafiste Ansar Al Sharia et était recherché l'attaque à l'ambassade Usa à Tunis en septembre 2012. Bien Khemais a été déjà condamné comme proche d'un groupe terroriste. Selon les enquêteurs, les terroristes entendaient porter main forte aux groupes des islamistes sur les théâtres de guerre à l'étranger et même, attaquer un prêtre d'Adria. Un repenti, Elassi Rihad, a révélé qu'en Lombardie sont projetés, même dans les mosquées, des vidéos antioccidentales, et s'y développe une œuvre d'endoctrinement basée sur la haine et avec la promesse du paradis, surtout pour les plus pauvres.

Lorenzini déplore qu'en Italie même exprimer « son opinion envers les choix sociaux et économiques d'un État » (par exemple la critique envers Israël ou les Etats-Unis) puisse porter à l'accusation de terrorisme. Et il exprime une « forte perplexité » pour l'arrestation de « citoyens de confession musulmane », ainsi que « sa pleine solidarité vers ces familles musulmanes qu'on sent opprimées par l'actuel climat de tension, « anti islamique » largement répandu en Italie ». Selon le représentant musulman, c'est vraiment la diffusion d'« attitudes hostiles » envers ceux qui professent l'islam qui empêche « la liberté de profession religieuse garantie par la Constitution » et « force toujours plus de musulmans à se ghettoïser et à ne pas s'intégrer totalement dans la société ».

 

Lorenzini demande donc l'intervention du chef de l'État « pour garantir la protection en faveur de la communauté islamique afin d'éliminer toute forme de tension sociale contre l'islam et les musulmans qui, lassés de cette situation, tôt ou tard, décideront de descendre par milliers en rue pour manifester ». L'appel est adressé même aux forces de l'ordre, pour qu'elles ne se laissent pas « entraîner par la psychose anti islamique », et aux mass media, auxquels il demande de fournir une information équilibrée.

 

C'est indubitablement une erreur logique de considérer tous les appartenants à une foi — dans ce cas, l'islamique — comme des intégristes qui répandent la haine et rêvent la destruction de ceux qui ne partagent pas leur religion. Des préjugés, diabolisations et généralisations forcées ne sont pas d'ailleurs très rationnels : les incroyants devraient bien le savoir, vu qu'ils en ont toujours subi, pratiquement de toutes les religions. Mais il ne faut pas pousser sur l'accélérateur du victimisme en considérant comme islamophobie la critique de comportements ou de modes de pensée qui fomentent l'intolérance et la haine. Surtout si on parle d'un fait-divers grave comme l'arrestation de diverses personnes sous l'accusation de terrorisme, depuis des années objets d'enquêtes sur base d'indices consistants.

 

Des sondages, il résulte que c'est parmi les islamiques que sont les plus répandues les positions intolérantes envers les incroyants et envers les droits humains de catégories comme les homosexuels ou les femmes, ou les positions les plus rétrogrades sur des thèmes comme la sexualité (voir la sexualité prénuptiale). Dans les pays théocratiques des lois liberticides frappent lourdement athées et agnostiques, ainsi que les confessions religieuses minoritaire, et où l'apostasie est un crime. Même dans les pays occidentaux, sont courants des cas de violences sur des femmes et des filles justifiés par des pratiques religieuses ou suivis de protestations aux tons fort violents, où on en appelle même à la mort des « blasphémateurs ». Dans les états occidentaux où la législation a ouvert au communautarisme, émergent des comportements sectaires qui limitent les droits des individus et les communautés se referment, sous la houlette des chefs religieux. Tout ceci fait comprendre mieux pourquoi l'opinion publique relevée dans les sondages voit l'islam comme une religion intolérante. Souvent, il est vrai, abondent même des préjugés qui frôlent le racisme.

Quelques données sont utiles pour évaluer combien est répandue la discrimination à l'égard des islamiques. Un rapport de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne de 2009 note qu'en Italie il y a une grande intolérance à l'égard des Africains du Nord, mais plus sur une base ethnique que religieuse. De sorte que mettre des symboles religieux distinctifs, comme le voile, ne pèse pas sur la discrimination perçue que déplorent les islamiques. Ce sont plus les jeunes (parmi les 16 et 24 ans) qui se sentent discriminés, pendant qu'avec le temps la probabilité de subir des discriminations baisse. L'Eurobarometro de 2012 met en avant une augmentation des discriminations avec la crise économique. L'Italie est parmi les pays où la discrimination vis-à-vis des minorités est plus répandue. Mais il faut remarquer que d'autres minorités (surtout sur base de l'orientation sexuelle) souffrent d'un climat encore moins favorable par rapport aux minorités religieuses. Selon une étude de 2009 menée par l'Open Society, le sentiment anti-islamique croît en Europe . De même, un rapport d'Amnesty International de 2012 le met en évidence : le climat s'est aggravé suite des attentats du 11 septembre 2001 et augmente l'aversion pour des pratiques comme le voile intégral, qui dans un pays comme la France est devenu objet de limitation sur une base législative.

 

À la lumière de tout ceci, il est important veiller afin d'empêcher que se répandent certaines attitudes et de favoriser la cohabitation et le respect non seulement parmi des individus de cultures diverses, mais même vis-à-vis des personnes qui ont abandonné leur culture d'origine. Cela cependant ne doit pas tourner à un permissivisme vis-à-vis de cultures qui fomentent elles-mêmes la ségrégation et la discrimination, qui attaquent la laïcité et les droits communs, en se plaignant d'en être victimes. Il ne semble pas que l'intolérance à l'égard des musulmans soit beaucoup plus forte que vis-à-vis d'autres minorités. Il faut réfléchir au fait qui ce n'est peut-être pas tant le terrorisme islamique, que le développement de positions contraires aux conquêtes plus répandues dans les sociétés démocratiques contemporaines qui n'aide pas à présenter les musulmans sous une angle plus respectable, par exemple, par rapport aux bouddhistes. Un État laïque défend toute minorité, mais il défend aussi les libertés d'expression et de choix des individus [ du moins, il le devrait...Ndt]. Il est juste que l'État italien garantisse des droits égaux aux citoyens de religion islamique, mais eux aussi sont inévitablement appelés à faire leur part pour renverser la tendance : par exemple, en commençant à assumer eux-mêmes des comportements plus laïques et plus tolérants vis-à-vis des non-musulmans. Et il serait encore plus opportun que les communautés islamiques reconnaissent la liberté d'expression et de critique de ceux qui n'en font pas partie, sans crier comme malheureusement trop souvent il arrive, à l'islamophobie et au racisme. Il y a exactement un mois nous leur demandions de prendre des distances vis-à-vis des appels à la pendaison des jeunes blogueurs athées bangladais... Il ne nous est pas revenu qu'un seul d'entre eux l'ait fait.

 

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 15:32
VIVE LE DEUX MAI

 

 

 

Version française – VIVE LE DEUX MAI – Marco Valdo M.I. – 2013

à partir de la version italienne Evviva il due maggio de Riccardo Venturi

d'une chanson yiddish de Dovid Edelshtot - 1892

 

 

 

 

VIVE LE DEUX MAI ET LES AUTRES JOURS

 

Par Riccardo Venturi


http://ekbloggethi.blogspot.be/2013/05/evviva-il-due-maggio.html

 

edelstadt.jpg

 

Dovid Edelshtot, ou David Edelstadt en graphie allemande, avait été un gamin précoce.

 

Il était né à Kaluga, dans l'actuel Bélarus, en 1866. À douze ans, il avait publié son premier livre de poésies, écrites dans ce qui elle était la langue maternelle et celle de tous les Juifs d'Europe orientale : le yiddish. Naître dans l'Empire Russe, en ce temps-là, était un grave problème ; problème qui fit de David Edelstadt non seulement un poète, mais aussi un révolté fort précoce. Il ne pouvait pas en être autrement, lorsque, enfant, on se voyait enlever son père par l'État, qui le prenait pour un service militaire qui, dans les cas où l'« appelé » était mal vu du régime (et tous les Juifs étaient mal vus du régime) pouvait durer jusqu'à 25 ans., En pratique, une chose pire qu'une déportation à vie.

 

Le 13 Mars 1881, lorsque David avait quinze ans, le tsar Alexandre II fut éliminé par les révolutionnaires de Narodnaja Vol'ja (« Volonté du peuple »), l'organisation guidée par Sof'ja Perovskaja. Pendant qu'il revenait d'une école d'équitation à Saint-Pétersbourg, son carrosse fut frappé par une bombe lancée par un autre membre de l'organisation, Nikolaj Rysakov ; bombe qui, cependant, laissa indemne le tsar. Descendu de son carrosse pour contrôler les dommages et questionner l'auteur de l'attentat, qui avait été immédiatement arrêté par les Cosaques, le tsar fut pris de plein fouet par une seconde bombe, lancée par Ignatij Grinevickij. Les deux, le tsar et l'auteur de l'attentat, furent réduits en morceaux. Suite aux aveux de Rysakov, tous les membres de la Narodnaja Vol'ja furent arrêtés et mis à mort le 15 avril 1881.

 

Aucun des acteurs ni des membres de la Narodnaja Vol'ja n'était Juif ; mais, naturellement, toute la faute retomba sur les Juifs. Dès le 8 mai 1881, vingt jours après l'exécution du tsar, fut déchaîné un terrible pogrom à Kiev ; un prétexte comme un autre pour faire partir les « perfides Juifs ». Ce fut ainsi que David Edelstadt emporta peu de choses et émigra en Amérique, ensemble avec environ cinq millions autres de sujets de l'Empire Russe. Peu après son arrivée à Ellis Island, David Edelstadt adhéra au mouvement anarchiste, dont il devint un protagoniste.

 

À seulement dix-huit ans, nous le retrouvons rédacteur en chef de la principale revue anarchiste des exilés juifs russes, rédigée en langue yiddish : la Fraye Arbayter Shtime (« Libre voix des Travailleurs »). Sur la revue, il publiait tant des articles que des poésies. Une de celles-ci contient une définition de l'Anarchie qui est restée, à juste titre, célèbre :

Un monde où personne ne doit gouverner
Sur l'effort et la douleur des autres ;
Chaque coeur, chaque esprit seront libres,
Voilà l'Anarchie.

 

Un monde où la liberté apportera le bonheur à tous,
Aux faibles, aux forts, à l'homme et à la femme ;
Où ce qui est mien et ce qui est tien

On n'opprimera plus personne ;
Voilà l'Anarchie.

 

David Edelstadt apparut encore plus en vue dans le mouvement anarchiste après les faits de Haymarket de 1886, et après l'exécution des martyrs de Chicago ; la répression de la « démocratique » Amérique vis-à-vis des anarchistes se révélait égale, sinon pire que la répression tsariste à laquelle Edelstadt avait voulu échapper. Même Edelstadt fut mis à mort, sans aucune sentence d'un tribunal. Il fut mis à mort par la faim et le travail forcé. Sans pouvoir plus se procurer de quoi vivre, il fut forcé à aller travailler pour un salaire de quelques centimes par jour dans les Sweatshops, les « ateliers de la sueur ». C'étaient de petites usines où la main-d’œuvre - spécialement immigrée, était exploitée et sous-payée ; pratiquement, celle qui aujourd'hui s'appellerait la « petite industrie ». David Edelstadt mourut en 1892, de tuberculose, à seulement vingt-six ans.

 

Vingt-six années de merde.

 

Vingt-six ans pendant lequel il eut le moyen d'écrire, par exemple, ce qui suit. Ce qui devint une chanson, sur l'air d'une chanson révolutionnaire russe de G. A. Machtet, Torturés à mort et en captivité, écrite à son tour pour les étudiants massacrés dans les mouvements révolutionnaires de 1870. La poésie, ou la chanson, s'appelle In kamf, « Dans la lutte ». C'est la chanson pour le deux mai, et pour tous les autres jours.

 

 

 

Nous sommes haïs et opprimés,
Nous sommes torturés et persécutés.
Et pour ceci nous voulons aimer
Le pauvre peuple malchanceux,
Le pauvre peuple malchanceux.

 

Nous sommes fusillés et pendus,
Ils nous volent notre vie et nos droits ;
C'est pour ça que nous voulons la vérité
Et la liberté pour les pauvres gens,
Et la liberté pour les pauvres gens.

 

Nous ne nous laisserons pas effrayer
Par la prison et la tyrannie ;
Nous devons réveiller l'humanité
Et la rendre gaie et libre,
Et la rendre gaie et libre.

 

Ils nous tiennent dans des chaînes d'acier,
Ils nous abattent comme des bêtes sauvages.
Vous pouvez tuer notre corps,
Mais jamais notre esprit ardent,

Mais jamais notre esprit ardent.

 

Vous pouvez nous assassiner, tyrans,
Le temps amènera de nouveaux combattants.
Et nous combattrons, combattrons tant que
Le monde ne sera pas libéré,
Le monde ne sera pas libéré.

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 18:07

« LE BLASPHÈME DOIT ÊTRE SANCTIONNÉ »

 L'ÉVÊQUE VEUT PORTER PLAINTE CONTRE L'ÉTAT ET LES ORGANISATEURS DES CONCERTONES

Version française de : http://www.ilmessaggero.it/PRIMOPIANO/VATICANO/ostia_vaticano_primo_maggio_vescovo_stato_concertone/notizie/276026.shtml

 


Capote-hostie.jpg



 

On n'en croit pas ses oreilles... L'Inquisition est de retour !

 

Était-elle seulement partie ?, demande Lucien l'âne.

 

Censure préventive, interdiction des films, sanction contre les coupables d'actes de liberté. L'évêque va jusqu'à indiquer lui-même et donc à régenter, ce que doivent penser les « consciences authentiquement laïques et civiles »... À défaut de savoir ce qu'un laïque peut penser authentiquement, l'évêque parle à sa place. Merci l'évêque... C'est gentil de nous dire comment on doit penser pour être authentiquement laïque aux yeux d'un évêque... Mais pour ce qui est laïques normaux, les simples laïques, permettez-nous de vous répondre que de votre avis, ils s'en foutent et que vous feriez mieux, tout Monsignor que vous êtes, de laisser les laïques, ardents partisans de la liberté de pensée, se formuler leurs avis eux-mêmes. Ils ont pour cela un instrument de pensée qu'on appelle le cerveau et une méthode de réflexion qu'on appelle le libre-examen. Si vous voulez, on pourrait essayer de vous l'apprendre.

 



Cité du VATICAN – D'abord, il y eut les concertones (les grands concerts) du premier Mai et le geste sacrilège d'élever une capote prophylactique comme si c'était une hostie, avec des mots qui rappellent ceux de la consécration pendant la messe, par un des protagonistes de l'événement à place San Giovanni ; ensuite, la sortie d'un film (Les Sorcières de Salem) considéré (par l'évêque en question) comme « réellement et incroyablement anticatholique » ont poussé un évêque à appeler une commission de juristes à « vérifier si existent les conditions pour une plainte immédiate contre les organisateurs du concert et contre l'État qui n'a pas veillé sur ce qui est projeté librement dans les salles italiennes ». Monsignor Luigi Negri, archevêque de Ferrare s'est dit « stupéfié de ce qui arrive en Italie ». En ce qui concerne la sortie du film de Rob Zombie, monsignor Nègre est catégorique : « il s'agit d'un mélange de satanisme, d’obscénité, d'offenses à la liturgie et aux réalités ecclésiales qui frôle des niveaux difficilement tolérables pour une conscience authentiquement laïque et civile, sans même être chrétienne ».

L'évêque ajoute même « comme élément de gravité supplémentaire, que dans ce cas, l'État n'a exercé sa fonction de prévention vis-à-vis des mineurs que donc, les personnes de 14 ans, peuvent voir librement ce film en tirant probablement d'horribles convictions vis-à-vis de la tradition catholique de notre Pays ».
Sur le geste sacrilège produit lors du Premier Mai, monsignor Negri rejoint tout-à-fait la condamnation prononcée par cardinal Agostino Vallini, vicaire de la diocèse de Rome. Une « offense intolérable » qui reflète la « petitesse culturelle sans égale» de l'acte accompli. Monsignor Negri, face à « à ces ravages » n'entend pas rester silencieux et rappelle que « pour lui, comme pour tous les évêques catholiques, Rome est Rome, c'est-à-dire l'Église qui préside à toutes les autres Églises dans la vérité et dans la charité ». En somme, beaucoup plus qu'un blasphème, selon lui, c'est un vrai crime.

de Franca Giansoldati (Messagero – 6 mai 2013)

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 18:32

DIEULEPERE@ AUDELA.COM

 

 

Version française – DIEULEPERE@ AUDELA.COM – Marco Valdo M.I. – 2013

Chanson italienne – Padreterno@aldilà.com - Fausto Amodei– 2005 ( http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=10540#agg131116)

 

 

 

 

Écoute-moi
Pauvre monde, insupportable monde
C'en est trop, tu es tombé trop bas
Tu es trop gris, tu es trop laid
Abominable monde
Écoute-moi

Jacques Brel (L'Homme de la Mancha)





Figure-toi, Lucien l'âne mon ami, qu'il y a des gens plus tolérants que la tolérance, qu'on dit dans le jargon contemporain des gens « politiquement corrects », alors qu'à mon sens, il serait plus exact de les appeler des gens « cléricalement corrects »... ces gens pour qui il ne peut être question de mettre en cause les religions, pour lesquels il convient de les avaler telles qu'elles sont, de gober toutes leurs fadaises et en quelque sorte, pour la plus grande gloire des prélates et des prélats, des imames et des imams, des abbés, des abbesses, des moines et des moinesses, des papes et des papesses, des rabbins et des rabbines et de tous ces gens qui en font métier. On entend voler des mots comme respect, tolérance... Mais cette dernière est de pure rhétorique et forcément à sens unique dès lors qu'elle entend mettre en cause et interdire l'humour, l'ironie, la critique, le sarcasme... et même, si on les laisse faire (et quand ils sont en force, ils le font sans autre état d'âme), ils condamneraient et réprimeraient au besoin par les pires sévices tout raisonnement, tout mot, tout argument, toute pensée qui jetterait le moindre soupçon sur la réalité et le sérieux des fondements de leur religion. Ils s'empresseraient de mettre à mal le fauteur de troubles, l'empêcheur de croire en rond.





En effet, Marco Valdo M.I. mon ami, on en a connu des bains de sang qui se cachaient derrière ce respect et cette tolérance. Dans le fond, l'affaire se réduit à ceci : ils peuvent énoncer leurs âneries et nous ne pouvons même pas laisser supposer les nôtres. Mais « noi, non siamo cristiani, siamo somari » et nous n'entendons pas nous soumettre ni à un dogme, ni a un parti, ni à une religion, ni à un dieu, ni à un maître... car ce serait simplement nous anéantir. Cela dit, que raconte la chanson ?





Elle est bien curieuse, dit Marco Valdo M.I. en laissant fleurir un grand sourire, car elle met en scène rien moins que Dieu le Père... et dans son rôle, dans la peau de ce personnage de chanson ou de toute œuvre d'imagination ou de fantaisie comme disent nos amis Italiens, il n'est pas plus mal venu que son compère le diable, le fantôme du lac, le petit chaperon rouge ou les trois petits cochons. Donc, notre chanteur, le bon Fausto Amodei, vient d'ouvrir la boîte à messages de son ordinateur et découvre un message envoyé par le Père éternel, lequel a bien du souci à se faire avec tous ses croyants de nationalités, de confessions et de devises à taux variables :Got mit Uns, Dieu le veut !, In God, we trust, Allah est grand, Rama la guerre et Vichnou la Paix... tant ils s'invectivent, se disputent, se massacrent entre eux, assassinent et s'assassinent à tour de bras, se suicident et tout ça, en son nom... Voila qui le dérange tout autant. Il ne veut en aucun cas tremper dans pareilles boucheries. Et il lance une longue tirade de colère et répudie toutes les religions... en ce que précisément, elles prétendent parler en son nom et lui font endosser toutes leurs absurdités et leurs œuvres criminelles.





En admettant le temps de la chanson, cette supposition de l'existence, pour le coup vraiment théorique, de ce personnage de Dieu – et c'est d'ailleurs ce que fait le chanteur – il n'aurait pas vraiment tort ce pèreéternel.com de renvoyer tous ces fanatiques à leurs individuelles et collectives responsabilités d'assassins patentés. Personnellement, je trouve que puisqu'on poursuit bien des responsables de partis ou des responsables politiques pour les massacres et crimes contre l'humanité et autres génocides, on devrait de même poursuivre les responsables des religions pour les abominations qu'elles ont couvertes et même, appelées de leurs vœux. Voilà qui serait politiquement correct... En attendant, reprenons tranquillement notre tâche et tissons le suaire vrai, faux ou saint peu nous importe, de ce vieux monde crédule, fantasmagorique, bigot, fanatique, trop plein de religieux et de religions et cacochyme.







Heureusement !





Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane









Ouvrant la boîte à message
De mon mail entrant
J'ai trouvé en haut de la page
Un fichier assez surprenant

 

Quant à l'expéditeur
Son adresse est d'ailleurs
Pereternel@audela.com
Qui c'est ce bonhomme ?
Qu'est-ce que j'ai gagné ?
À tout hasard, j'ai tout sauvegardé

 

Enfants, petits et grands, écoutez !
Ça dure depuis déjà un bon bout de temps

Vos frères de plus en plus inopportunément

Me harcèlent et me tirent de leur côté

 

Juste pour vous citer le cas le plus récent
Un président puissant et très gourmand
Voulait faire la guerre au Moyen-Orient
Il criait sur tous les toits « Dieu est grand ! »

 

Cet homme du Moyen-Orient est simplement
Un dictateur les plus féroces et sanguinaires
Il jura solennellement pour entraîner ses gens
Que j'écraserais leurs adversaires.

 

Et toujours là-bas, il y en a qui bourrés d'explosif
Se font sauter au milieu de femmes et d'enfants

Il est pourtant évident
Qu'à de telles folies, je suis nettement rétif.

 

Dans le camp adverse, ils envoient leurs chars

Convaincus qui sait par quel hasard
Qu'eux aussi quand ils tuent civils, femmes et enfants
Remplissent une mission sacrée au nom du Tout Puissant.

 

Mais maintenant,maintenant, je dis basta
Insupportable monde, tu es tombé bien trop bas
Je suis de bonne composition, mais cette fois
De telles saloperies, crois-moi, je n'en veux pas

 

Vous m'appelez Jéhovah ou Brahma
Osiris, Baal, Manitou, Dieu ou Allah
Je renie officiellement les impudents qui font
Toute cette merde en mon nom.

 

Je n'ai rien à voir avec vos bombardements
Tous vos attentats et vos suicides
Vos nettoyages ethniques et vos accidents
Vos guerres saintes et vos génocides.

 

Avec vos croisades, vos hécatombes, vos bains de sang
Toutes vos nuits où vous vous trucidez joyeusement
Au nom d'aberrations palestiniennes

Juives ou chrétiennes.

 

Je ne veux rien savoir de vos problèmes
Ni parrainer vos actions, vos fatwas
Mollahs, prêtres ou lamas pour moi c'est du pareil au même
Chamans et ayatollahs, c'est la même mafia.

 

Évêque, abbé, pape, pope, vicaire
Vous n'avez pas le droit d'imposer à Dieu une bannière
Ni archimandrite, ni brahmane, ni rabbin
Car moi aussi, j'ai droit au libre-examen.

 

Et faites bien attention à vous prêtres et fidèles
Faites attention, car si je me fâche
Musulmans, chrétiens, juifs, jeunes ou vieux
Sans métaphore, ce sera une colère de Dieu

 

Enfin, le pire qui le plus m'afflige et me fend le cœur
C'est quand je découvre un imposteur
Alors, je suis colère et j'envoie se faire cuire
Celui qui prétend parler au nom de Dieu

Alors, je suis colère et j'envoie se faire cuire
Celui qui prétend parler au nom de Dieu.

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 18:27

QUAND LES RÈGLES DE LA BERGERIE NE

PLAISENT PAS AU TROUPEAU

Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (3 mai 2013) :

Texte italien :http://www.uaar.it/news/2013/05/03/quando-le-regole-ovile-non-piacciono-al-gregge/





Il y a quelques années, il y eut le cas Welby. La décision de refuser funérailles religieuses a déclenché une véritable contestation populaire, et les plus indignés furent précisément des citoyens ouvertement croyants, surpris que leur Église se révèle si dénuée de compassion humaine. Pourtant, la position de l’Église n'était pas du tout une surprise. Plus surprenante était, et est encore aujourd'hui, la constatation que nombre de croyants ne connaissent pas les règles de l'Église à laquelle ils prétendent appartenir.

 

Ces jours-ci , le phénomène s'est reproduit dans deux cas qui ont suscité la controverse. Ils ont tous deux eu lieu en Amérique latine : le « continent de l'avenir du catholicisme», qui en fait, regroupe déjà plus de la moitié du troupeau et a aussi produit le pape. Au Brésil, l'évêque de Bauru a excommunié un prêtre, Francisco Roberto Daniel, dit père Beto, «coupable» de défendre les droits des homosexuels et d'en plaider la cause, même pendant la messe. Tandis qu'au Mexique, un autre prélat, Fabio Martínez Castilla, récemment nommé à la tête de l'archidiocèse de Tuxtla Gutiérrez, a déclaré qu'une femme qui avorte se comporte plus mal qu'un prêtre qui abuse sexuellement des enfants.


Tout l'enfer s'est déchaîné. L'indignation en ligne est rapidement grimpée. Il n'en demeure pas moins que, conformément au Code de droit canonique, l'avortement est un péché plus grave que la pédophilie: il prévoit en fait l'excommunication automatique. Violer les enfants non: bien que cela puisse paraître moyen-âgeux, le maître catholique considère encore aujourd'hui le viol comme un crime contre la coutume, et non contre la personne. Alors que le Catéchisme lui-même enseigne que les homosexuels sont des « créatures déséquilibrées » et que l'obéissance et la soumission à la hiérarchie ecclésiastique est un devoir.


Le seul «péché» des deux évêques est plutôt celle d'ingénuité: ils ont expliqué comment sont réellement les choses . L’église sait que ses doctrines sont pas acceptables pour une grande part de la population, y compris celle qui se déclare catholique. Et elle sait qu'il vaut beaucoup mieux ne pas en parler ; Mgr Bergoglio (alias François Ier) se révèle être un interprète extraordinaire de cette philosophie, en se positionnant à l'exact opposé de son ingénu prédécesseur.


Inscrits au catholicisme romain dès la naissance par le pédobaptême, demandé par les parents qui à leur tour ont hérité d'une telle adhésion automatique de leur famille, les fidèles ne semblent pas trop en remarquer les implications. Pourtant, ils parviennent toujours à être surpris de constater que de nombreux aspects de la doctrine sont intolérables. Ils devraient également se rendre compte que leur rôle dans la hiérarchie de l'Eglise, est celui de troupes destinées à souffrir en silence. Si les règles ne leur plaisent pas, personne ne les oblige (plus) à rester dans le club. Beaucoup d'entre eux pourraient être surpris de découvrir qu'au troisième millénaire,il est possible de quitter facilement le troupeau. Parce que, comme notre test ( il nostro test ) le montre amplement, il y a maintenant très peu de brebis « aoc ». Et si vous n'êtes pas une brebis, quel sens y a-t-il à rester dans la bergerie ?



 

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 15:08

LA LAÏCITÉ, UN BIEN À EXPORTER ?

 

 

Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. ( 3 mai 2013) :

Texte italien : http://www.uaar.it/news/2013/05/03/laicita-bene-esportare/

 

Nos amis de l'UAAR mettent souvent le doigt où ça fait mal. Ainsi en va-t-il du destin des athées et autres incroyants dans le monde, y compris dans certains pays qui veulent donner des leçons aux autres. Résumons la question : le vieux combat civilisateur n'est pas encore terminé... Loin de là. Les tenants des révélations diverses continuent à vouloir imposer leurs lubies au reste des hommes – et bien entendu, plus encore aux femmes et aux enfants, même – s'agissant des catholiques, aux nouveaux-nés. Fixons la règle de civilité minimale à ceci : le droit de penser librement ou de croire librement, à titre strictement personnel ; le droit de n'être pas enrégimenté de force et à son insu dans une croyance quelconque. Bref,la règle civilisée de base est ce qu'on a coutume d'appeler la liberté de conscience, une denrée d'intimité supérieure dont il va de soi qu'on n'en impose pas les divagations aux autres.

Ce qui ressort de l'article pourrait se résumer en une paraphrase du divin marquis : « Européens, encore un effort pour devenir civilisés ! »

 

 

 

 

 

 

Sinon dans la pratique, du moins en théorie les constitutions de presque de tous les États de l'Union Européenne affirment la laïcité comme un principe fondamental. Valeur d'exportation ? Il y en a qui le pensent. Mais il y en a même qui pensent que la laïcité à l'européenne est trop agressive. Ironiquement, ceux qui le pensent sont à leur tour partisans de principes fondamentaux à exporter…

 

La première nouvelle arrive de Presseurop: les diplomates de l'Union Européenne recevront bientôt des directives par lesquelles on leur demandera « de promouvoir à l'étranger la neutralité des pouvoirs publics et de protéger la liberté de culte ». Il n'est pas bien clair en quoi consiste concrètement la mesure, qui semble fort générale. Comme il a été déjà souligné par certains, bien peu d'États européens peuvent se définir « neutres » : la reine d'Angleterre est à la tête de l'Église anglicane, dans les écoles italiennes, on enseigne la religion catholique, et la Hongrie s'est récemment dotée d'une constitution excessivement chrétienne. Selon le Polonais Robert-Jan Uhl, conseiller aux droits de l'Homme de l'Osce, « l'important est le respect des droits élémentaires, faire en sorte que les gens puissent importer et répandre la littérature religieuse et qu'aux détenus soient donnés des repas conformes à leur religion ». De cette manière, on s'éloigne très fort du concept de laïcité, sans se rapprocher de celui de liberté de religion : on dirait plutôt la vieille « tolérance » du XVIIIe siècle .

 

Deux parlementaires européens hollandais, Peter van Dalen (Parti de l'Union chrétienne) et Dennis de Jong (Parti socialiste), la considèrent de manière plus décidée : il s'agit de promouvoir même « le droit de changer religion ou de ne pas être croyant. Dans quelques pays, ce choix conduit à la marginalisation, mais la liberté de culte et les convictions religieuses comportent même le droit de ne pas être croyants ». Et les multiples cas, révélés maintenant chaque jour , d'athées en difficulté dans différents pays pour avoir exprimé leurs idées démontre qu'un engagement de ce genre est nécessaire.

 

Au même moment, des Usa arrive toutefois un pesant distinguo. Le rapport annuel de la commission sur la liberté religieuse internationale, qui dépend du département d'État étazunien, s'en prend à la « libre pensée agressive ». Parce que quelques mesures (l'interdiction de la burqa en public en Belgique et en France, par exemple) seraient limitatives de la liberté de religion. Ces exemples de « discrimination vis-à-vis de la religion » sont relevés même dans des cas encore beaucoup plus discutables, comme certaines limites imposées à l'abattage rituel (très violent) et à la circoncision (imposée même aux nouveau-nés).

 

Par contre, le rapport met en évidence bien peu de cas de persécutions à l'encontre des athées, réservant par contre d'énormes espaces aux discriminations envers les religions minoritaires. Le document ne peut pas cependant éviter de noter qu'il n'existe pas de meilleur lieu pour la protection de la liberté de religion que l'Europe Occidentale, jusqu’à ne pas arriver à découvrir d'« agression » des incroyants vis-à-vis de croyants. La définition de « liberté religieuse » qui en ressort n'est en rien nouvelle : c'est la liberté pour les religions de pouvoir faire ce qu'elles veulent, sans contrôle de l'État. Il est curieux de constater que c'est écrit par des représentants d'un pays qui, en des temps pas lointains, a voulu exporter la démocratie — ou, pour être plus précis, son concept de démocratie. Un pays dans lequel, en différents États, il n'est pas encore aujourd'hui possible aux athées accéder à des tâches publiques. Pas surprenant, que le rapport du département d'État étazunien, cherche des puces à beaucoup à de nations, mais autocratiquement décide de ne pas traiter un pays : le sien.

 

Il ne s'agit pas de demander la « réciprocité », à plus forte raison, à le faire si ce sont des pays qui, chez eux, ne se comportent pas de manière irréprochable. Il ne s'agit jamais de limiter les relations avec ces pays qui violent les droits de l'Homme, et pas seulement ceux religieux. Il ne semble pas toutefois que les Usa soient en mesure de prendre des distances vis-à-vis de nations liberticides à 360 degrés comme l'Arabie saoudite ; ils ne semblent pas plus en mesure de présenter d'un modèle idéal pour les pays qui veulent adapter leur législation aux plus hauts standards de civilisation. Au fond, le bon exemple offert chez soi peut pousser les autres à le faire aussi chez eux. Une Europe laïque est la meilleure garantie pour tout le monde, et la meilleure carte de visite pour les pays qui en font partie.



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1 mai 2013 3 01 /05 /mai /2013 20:15

 

LE BIZNESS AUTOUR DES

 

BÂTIMENTS DU CULTE

 

Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (30 avril 2013) :

Texte italien : http://www.uaar.it/news/2013/04/30/business-che-gira-intorno-edilizia-di-culto/

 

  chiesa-palermo.jpeg

 

D'un côté, dit Lucien l'âne, cette description de la situation italienne, telle que la font nos amis de l'UAAR, est – pour ainsi dire – rassurante. Elle ressemble comme une sœur à la situation en Belgique où le poids de l'Église catholique est des plus pesants qui soient. Mais quand même, ce n'est pas une raison pour qu'elle se prolonge indéfiniment. Les communes, les écoles... tout le pays souffrent de cette saignée religieuse.

 

 

 

 

La sécularisation est un phénomène tellement vaste qu’il est maintenant reconnu même par les hiérarchies ecclésiastiques. Depuis le temps, il devrait en résulter une réduction significative du nombre des églises. À l'étranger, c'est le cas de manière répandue, surtout dans les pays du Nord de l'Europe. Et cela arrive même en Italie. Mais dans notre « Beau Pays », les modalités avec lesquelles « il se produit » sont bizarres. La conséquence finale de ce processus est moins insolite, et pour tout dire banale : un accroissement des coûts publics et un accroissement des recettes pour le propriétaire des édifices. Qui est même le plus grand propriétaire immobilier d'Italie.

 

Depuis des années, dans notre pays aussi, on assiste à une baisse de la participation religieuse, de sorte que, selon une recherche de Franco Garelli, au moins 20% de la population ne se rend maintenant jamais à l'église. Une diminution dans des zones historiquement forteresses du catholicisme, comme la Sicile centrale ressort également d'une recherche commandée par les évêques. Malgré cela, les institutions sont toujours prodigues à concéder à l'Église des fonds très considérables pour la construction d'autres églises, en y destinant des parts des dépenses d'urbanisation secondaire et des financements ad hoc soit locaux soit nationaux, comme le montre notre enquête sur les coûts de l'Église (nostra inchiesta sui costi della Chiesa ). Des initiatives sont prises de concert avec les évêques, comme l'édification d'une cinquantaine d'églises dans les quartiers de Rome, promue par le maire Gianni Alemanno. Dans un pays constellé de clochers, mais où il manque souvent d'infrastructures et de services vraiment utiles à tous les citoyens.

 

La Conférence épiscopale a consacré l'an passé 190 millions d'euros (la même chose dans le 2011) du huit pour mille (8/00)à l'industrie du bâtiment de culte, dont 125 pour la construction de nouvelles églises. Des chiffre qui ne sont pas stratosphériques, si on les compare aux presque 100 millions l'an environ des contributions communales pour les dépenses d'urbanisation secondaire. Entre temps dans différentes zones, vu la baisse générale du nombre de prêtres et la croissance de leur âge moyen, les paroisses maintenant abandonnées et inutilisées — surtout celles en zones insuffisamment habitées et difficiles à atteindre — sont vendues. Cependant, même les changements de destination des églises grèvent les caisses publiques, comme l'écrivait même Curzio Maltese dans La questua, pour une moyenne annuelle environ de 150 millions d'euros.

 

Il faut préciser que sous la mention « bâtiments de culte », sur lesquels pleuvent des financements publics normalement destinés aux dépenses relatives aux constructions scolaires, retombent même les soi-disant « pertinences ». C'est-à-dire les appartements et les habitations de divers types pour des religieux (des palais épiscopaux aux presbytères, tous exemptés de l'Imu – impôt immobilier), aux oratoires avec leurs bars, mais même des terrains de sport et des salles récréatives souvent louées à des clubs de sport, et même à des réunions de copropriété. S'engendre ainsi une spirale de subsides, en raison de laquelle l'État et les collectivités locales liquident ou laissent péricliter (pour ensuite liquider) leur patrimoine immobilier, pendant que les financements publics au patrimoine immobilier de l'Église ne semblent pas vouloir s'arrêter. Les Communes, pour garantir les services, sont donc de fait forcées à payer des locations à l'Église qui leur fournit des infrastructures et qui ensuite dicte ses conditions, en allant jusqu'à expulser les écoles publiques. Comme c'est arrivé à Castiglione dei Pepoli, en province de Bologne, où la cure qui d'abord louait à la commune les locaux pour le collège local à 11.000 euros l'an a doublé la location, malgré des prix de marché plus bas. La Commune avait proposé d'en payer 13.000, mais le diocèse n'a pas accepté de compromis et a signifié l'expulsion, qui sera exécutoire dès juillet.

 

Comme l'écrit Il Corriere della Sera, le phénomène des églises désacralisées affectées à autres usages va lentement en s'affirmant même en Italie, même si ce n'est pas (encore?) au niveau des autres pays occidentaux. Selon la Cei (Conférence des Évêques italiens), environ 65-70.000 églises sont des propriétés ecclésiastiques. Le photographe Andrea Di Martino, qui, pour son exposition « La messe est finie », a parcouru l'Italie pour photographier ces ex-églises à présent destinées à d'autres usages, cite des estimations qui parlent au moins 700 églises désacralisées.

 

Ce sont les évêques qui décident seuls quand les désacraliser, tandis que le Vatican intervient seul dans les rares cas où la valeur de l'immeuble dépasse le million d'euros. Pour des édifices de valeur historique, culturelle ou artistique, au travers la Surintendance des biens architecturaux, l'État peut faire valoir son droit de préemption au cas où le diocèse opterait pour la vente. Parfois l'église n'est pas désacralisée et est concédée occasionnellement à des tiers pour des activités comme des concerts ou des expositions, moyennant une contribution au diocèse. D'autres fois, comme cela arrive un peu dans toute Italie, elle devient un centre culturel ou un local.

 

Selon le sociologue Marco Marzano, auteur de Quel che resta dei cattolici (Ce qui reste des catholiques), le phénomène des églises désacralisées ne serait de toute façon pas en augmentation. « Même avec un écroulement vertical du nombre des pratiquants, les paroisses ne ferment pas, car les hiérarchies ecclésiastiques ne veulent pas mettre le phénomène en évidence », explique-t-il, « En Italie même les incroyants défendent les églises, car elles font partie du patrimoine artistique ». Mais certes pas toutes.

 

L'industrie du bâtiment de culte a donc des coûts publics avant, pendant et après. En peu de mots : enfin. Il est déjà grave que la pratique religieuse soit financée par l'administration publique. Il est cependant encore plus grave que les contribuables financent aussi les spéculations immobilières de l'Église catholique. La sujétion psychologique des politiciens italiens vis-à-vis des évêques et des cardinaux, fondée sur une prédisposition favorable a priori au phénomène religieux, n'est plus désormais seulement une question pour la laïcité. C'est aussi, et même surtout, une question de bonne et honnête administration (de la chose publique NdT).

 

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 13:28

INDONÉSIE : LA CONDAMNATION RELIGIEUSE

 

DE L'INNOCENCE JUVÉNILE

 

 

Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (29 avril 2013) :

Texte italien : http://www.uaar.it/news/2013/04/29/indonesia-condanna-religiosa-innocenza-giovanile/

 

 

 

Comme disait Boris Vian :

« Les journaux sont pleins de cauchemars
On se tue du matin jusqu'au soir... »

 

et dans la même chanson, opportunément intitulée : « Chantez » :

 

« Ah, comme la vie serait triste
Triste, triste, triste
Ah, comme la vie serait triste
Si l'on ne pouvait pas chanter... »

(http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=6981&lang=it)

 

Ou en l'occurrence, « Dansez », s'agissant de petites filles indonésiennes en récréation.

Les amis de l'UAAR relaient un fait-divers assez tragique... L’histoire de petites filles qui s'amusent – comme toutes les petites filles du monde pourraient le faire – à danser et modernité aidant, se filment et mettent ce petit spectacle sur un réseau social. Cette sympathique petite scène scolaire est envoyée aux amis, aux amies et puis entame un fameux tour du monde. Le malheur pour ces enfants, c'est qu'il existe des religieux et des religions (ou l'inverse) et que l’œil et le doigt accusateurs de Dieu n'épargnent pas les petites filles. En fait, comme Dieu est retraité – la création est terminée et les religions chantent sa gloire ! et ce vieillard désœuvré et cacochyme n'a rien d'autre à faire que d'espionner les milliards d'individus qui vivent sur la terre, et même les morts, à ce qu'il paraît

 

Voilà pour le fait-divers et des comme ça, il y en a tout partout, tous les jours.

 

Évidemment, les bonnes âmes de toutes obédiences voient d'un mauvais œil que l'on dénonce de pareilles aberrations, que l'on mette nettement en cause l'imbécillité des religieux et des religions et par goût ou penchant du politiquement correct, elles en viennent à vouloir interdire ce que les religieux désignent sous le nom infamant (à leurs yeux, plutôt glorieux aux nôtres) de « blasphème ». La critique de la religion, des religions et des religieux est l'acte de naissance de la laïcité. Mais il faudra bien qu'ils se résignent tous ces empêcheurs de penser en rond : la critique des religions, en ce compris le blasphème, est un droit et même, un devoir. Sur ce point, comme laïque, on ne peut transiger. Car transiger ce serait renoncer à exister en tant que laïque.

 

Le combat laïque ne fait que commencer.

 

 

 

Les chroniques sont remplies de l'augmentation de la fréquence des demandes de condamnations au nom de Dieu (et de n'importe quel dieu... NdT). Il ne faut pas s'attendre à être à l'abri de l'accusation de violation du sacré ; partout où on se trouve dans la minorité, on peut être dénoncé pour «blasphème». Mais il peut arriver aussi qu'on soit dénoncé, même quand il est évident que la critique de la religion n'existe que dans l'esprit de ceux qui se sentent offensés.

 

La dernière histoire vient d'Indonésie. Elle serait tragi-comique s'il n'en résultait pas que des petites filles se retrouvent face à une lourde peine pour infraction contre l'Islam et en ont déjà subi, indirectement, les conséquences. Cinq élèves d'une école de Tilitoli sur l'île de Sulawesi ont fait une vidéo dans leur salle de classe avec un téléphone alors que d'une manière plaisante, elles alternaient les mouvements de la prière islamique (sholat) avec ceux de la danse sur l'air de One More Night, chanson du groupe Maroon Five. Elles l'ont fait circuler sur YouTube, où elle est devenu virale, ce qui souleva une réaction excessive. Non seulement l'école les a expulsées et elles ne pourront obtenir leur diplôme, mais elles sont également accusées de blasphème pour "offenses à la religion", sur la base du Code pénal indonésien. Elles risquent en théorie un acte d'accusation et la détention. S'en sont également suivi des manifestations de rue des fondamentalistes islamistes contre les filles "blasphématrices". Les autorités religieuses et locales ont appelé à la punition.

 

Une déclaration signée par Sonja Eggerickx, président de l'IHEU(l'organisation internationale laïque dont fait partie de la UAAR), a exprimé sa préoccupation au sujet de l'ostracisme subi par les adolescentes. "Il est incompréhensible que l'on puisse penser que l'expulsion et l'intervention de la police contre des élèves normales qui s'amusent soient nécessaires, voire logiques», dit-elle, «ceux qui pensent que la danse d'une adolescente et la parodie d'une prière est une menace pour leur religion, doivent mûrir eux-mêmes ". Pour la énième fois «le concept de diffamation de la religion est utilisée pour frapper lourdement les individus, en violation des droits et libertés fondamentaux", a ajouté la présidente de l'IHEU, qui renouvelle l'appel aux gouvernements à abolir les lois qui criminalisent le blasphème, souvent utilisées contre les athées et les agnostiques et contre les minorités religieuses, comme les chrétiens (quand et où ils sont minoritaires NdT), de manière instrumentale.

 

 


 

 

Cliquez ici pour voir la video incriminée

 

Il est évident que la vidéo ne critique pas la religion, mais se limite à montrer l'intolérance de certaines pratiques ennuyeuses où les enfants sont contraints de vivre dans une société fortement conservatrice et bigote. Ce n'est certainement pas de jeunes militantes laïques, d'autant que l'une de ces jeunes filles porte même le voile. Cependant, Dieu sait si elles ne le deviendront pas en réaction à la stupidité du fondamentalisme religieux, de moins en moins en mesure de comprendre les jeunes dont le comportement, grâce à l'éducation, à la culture moderne et aux nouvelles technologies semblent être plus laïque que la moyenne. Même dans les pays les plus liés aux traditions religieuses et les plus pauvres.

 

En Indonésie depuis quelques années, pourtant, l'islamisme strict est de plus en plus oppressant. Dans plusieurs États est maintenant appliquée la charia, par exemple, par des bastonnades publiques des femmes "immorales" et la répression des comportements jugés anti-religieux. Comme cela s'est passé contre des dizaines de punks, rasés à zéro, emprisonnés et forcés de suivre des cours d'endoctrinement religieux, tout comme les filles qui osent porter des minijupes. Frappant est également le cas d'Alexander Aan, un jeune officier qui risquait d'être lynché par la foule et a été arrêté pour avoir exprimé son athéisme sur internet et critiqué la religion islamique. L'IHEU a suivi l'affaire en lançant un appel pour demander sa libération et sensibiliser l'opinion publique internationale sur la répression dans le monde dont souffrent les athées et les agnostiques, comme l'a fait l'UAAR par ses propres canaux

 

La protection du sacré n'est rien d'autre qu'une protection des leaders idéologiques contre toute forme de critique à leur endroit. L'histoire des cinq étudiantes indonésiennes montre une fois de plus qu'il n'y a pas de limites réelles à son application indiscriminée. Et ce renoncement face aux exigences des fondamentalistes religieux ne fait rien d'autre qu'alimenter leur désir de forger la société à leur image et à leur ressemblance, et qu'opprimer ceux qui pensent différemment, une tendance qui se manifeste de manière toujours plus agressive sur le mode de «l'intimidation ». Une approche qui nourrit plutôt les conflits fondés sur la religion. Comme ce fut le cas récemment au Bangladesh, où les islamistes par centaines de milliers dans les rues ont appelé à la pendaison des blogueurs athées, contre lesquels le gouvernement a lancé une campagne de répression, des arrestations et des fermetures de sites. Justement l'UAAR, avec d'autres associations humanistes dans le monde, s'est mobilisée pour demander la fin de cette acharnement. Tout cela devrait donner à réfléchir à ceux qui croient que le sentiment religieux a besoin d'être protégé et ceux qui hurlent à l'islamophobie (ou « christianophobie »: le raisonnement ne change pas) lorsque sont mis en question certains aspects, même pas les plus importants, de l'idéologie religieuse. Même quand on le fait involontairement. Pour rendre des concepts abstraits imperméables à toute critique, ils mettent en danger la liberté et la vie de gens de chair et d'os. Ainsi, malheureusement, vont les choses, lorsque les autorités politiques ne mettent pas un frein aux prétentions religieuses.

 

Étant donné qu'en Italie, il y a eu récemment un changement de responsable au sein du ministère des Affaires étrangères, où est désormais en charge Emma Bonino, il est à espérer que notre pays devienne plus sensible à certaines questions. Nous venons de ministres comme Franco Frattini et Giulio Terzi, le premier a prié pour une sainte alliance internationale contre les athées et l'autre souhaitait voir poursuivre ceux qui "offensent" les religions car «personne ne doit se permettre de les ridiculiser ou de plaisanter au sujet de ces valeurs" .

Faire mieux n'est pas difficile, s'employer à ce que l'Italie apparaisse dans le monde comme un pays qui est vraiment engagé dans la protection des droits civils, le sera certainement plus.

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 09:17

DAWKINS, LE BON JOURNALISME

 

ET LES CHEVAUX AILÉS

 

 

Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (25 avril 2013) :

Texte italien : http://www.uaar.it/news/2013/04/25/dawkins-buon-giornalismo-cavalli-alati/

 

 

 

Dans un monde où les chevaux ailés poursuivent les fées, la critique est prohibée...et le critique, en bonne justice divine, devrait être sévèrement sanctionné... Tel est en résumé ce qui ressort de l'article publié par nos amis de l'UAAR. Face à la prolifération des croyances et des croyants, le combat laïque ne fait que commencer, même s'il se doit d'être pacifique et magnanime.

Mais comme il était dit dans les rues de Paris et d'ailleurs : Ce n'est qu'un début...

 

 

 

Si critiquer la religion gêne, la critique émanant de certaines croyances religieuses gêne encore davantage. Il arrive que quelques fidèles de haut rang ont honte un peu de leurs convictions. Et que pour répondre ils choisissent la voie de l'incorrection ou du victimisme.

 

La dernière querelle qui touche Richard Dawkins est révélatrice de ce climat . Le biologiste athée réputé , très actif sur son profil Twitter où il n'épargne pas les commentaires piquants, a osé critiquer Mehdi Hasan, directeur politique de Huffington Post UK et musulman. « Il admet qu'il croit que Mahomet s'est envolé au ciel sur un cheval ailé », écrit Dawkins dans son tweet, « et le New Statesman le considère digne de publication comme un journaliste sérieux ». Dawkins commentait ainsi l'entrevue avec Hasan mise en onde en décembre passé sur Al Jezira sur la religion et l'existence de Dieu. Hasan, qui s'était révélé un journaliste pas du tout impartial, intéressé plutôt à provoquer Dawkins, a parlé de leur confrontation dans le même New Statesman.

 

La sortie tranchante du biologiste a déchaîné les critiques de divers autres usagers. Une réaction qui apparaît exorbitante, vu que le même Hasan a promptement instrumenté les phrases de Dawkins pour se faire passer comme victime, objet de racisme, d'islamophobie et en a remis tant et plus. Aussi en souhaitant que la confrontation soit toujours respectueuse, nous soutenons que la critique vis-à-vis de la religion doit toujours être libre de s'exprimer, à l'égal des critiques venues des religions.

 

Le biologiste britannique a cherché à éclaircir sa pensée, en faisant remarquer – et il ne manquerait plus que ça — qu'il ne contestait pas le droit d'expression de Hasan et en disant : « Certes le New Statesman est libre de publier le cheval ailé de Mehdi Hasan. Je ne mettais pas en discussion son droit mais leur jugement ». Suite attaques et déformations suivantes,il a insisté : « Oh, pour l'amour de Dieu, je n'ai pas dit qu'un musulman ne peut pas faire le journaliste. J'ai mis en discussion la crédibilité d'un homme qui croit aux chevaux volants ».

 

Par ailleurs, il existe un deux poids deux mesures selon lequel il est tabou de contester la religion islamique alors que qu'on peut très bien le faire avec autres formes de foi, qui est répandu parce qu'il se nourrit du malentendu de traiter de « racistes » ceux qui osent critiquer l'Islam. Dawkins a synthétisé cette attitude avec un enième tweet : « A croit aux fées. B croit aux chevaux ailés. Critiquez A et vous êtes rationnel. Critiquez B et vous êtes un bigot raciste islamophobe ».

 

Sur le site de la Richard Dawkins Foundation, l'évolutionniste a voulu mettre en évidence ce double registre, en prenant le cas de l'histoire d'Arthur Conan Doyle. L'écrivain bien connu, de la plume duquel sont sortis des personnages rationnels comme le détective Sherlock Holmes et le professeur Challenger, s'était laissé cependant duper par quelques photos truquées et a cru à l'existence des fées. Sur la vague du spiritisme du dix-neuvième siècle, d'autres personnages connus croyaient d'ailleurs aussi aux fées.

 

Dawkins rapproche le fait de croire aux fées à celui de croire que Mahomet s'est envolé au paradis sur un cheval ailé, en jugeant ces deux idées « ridicules ». Selon la tradition islamique, le prophète a vraiment monté Buraq, destrier aux pouvoirs surnaturels prêté par rien moins que l'archange Gabriel, pour un vol nocturne de la Mecque à Jérusalem, pour visiter l'enfer (où les pécheurs et les incroyants subissent d'atroces supplices par le feu) et rejoindre Allah au ciel, pour recevoir de ce dernier des instructions sur la manière de prier.

 

Le biologiste reconnaît à Hasan le fait d'être un « journaliste et un très bon rédacteur politique, qui écrit des articles aigus et sensés », mais qui met en pause ses capacités critiques lorsqu'il s'agit de croire aux dogmes de la foi. Et son commentaire sarcastique sur Twitter, si synthétique à en être considéré comme offensant, veut cerner vraiment cette dysfonction. « Je ne peux pas nier que ça ait résonné horriblement comme un appel au New Statesman pour le licencier », admet-il, « et il n'est pas surprenant que ce soit compris de cette façon, au point d'en faire une affaire controversée de liberté d'expression ». « Pire encore, quelques correspondants sont allés au-delà et ont pensé que je disais qu'aucun islamique devrait être admis comme journaliste, ou qu'aucune personne croyante ne devrait jamais être reconnue comme journaliste », ajoute -t-il. « Je n'ai certes jamais voulu dire une de ces interprétations », éclaircit Dawkins, en expliquant que c'est la limite du nombre de caractères de Twitter qui est cause de ce malentendu. Il présente des excuses et il admet : « Je ne peux pas nier que mes mots aient été choisis de manière superficielle ».

 

Il ne cesse pas cependant de s'étonner du fait qu'une personne sensée en certains domaines puisse croire en des absurdités dans d'autres. La différence par rapport à la croyance aux fées est que la conviction d'Hasan « naît d'un credo religieux répandu et c'est pour cette raison qu'elle est traitée avec une dose de respect finalement trop généreuse ». Si une personne peut se payer une tranche de bon sang et traiter de « cinglé » un Conan Doyle quand il croit aux fées, si on ose faire de même pour celui qui croit à un cheval ailé (ou pour celui qui croit que l'eau se transforme miraculeusement en vin), « il y a des représailles ». Ce « double traitement fréquent », conclut Dawkins, est appliqué « avec une animosité particulière » même « par celui qui se déclare athée mais se donne du mal pour «se mettre bien » avec la confession religieuse ». La seule différence est que la croyance de Doyle n'est pas une croyance « protégée par le bouclier du privilège religieux ».

 

L'épisode est significatif d'un montage à partir d'une attitude d'hypersensibilité dictée par le spectre de la soi-disant « islamophobie » , pour laquelle si on est athée et on ose critiquer l'Islam, on passe pour raciste et intolérant. Certains musulmans font ainsi pour éviter de devoir se confronter sérieusement à la réalité dans le but de maintenir un statut d'intouchabilité semblable à celui garanti dans les pays théocratiques, où toute critique est criminalisée et celui qui ose faire des commentaires beaucoup moins piquants que ceux de Dawkins finit en prison. Mais une part d'incroyants n'en est pas indemne, ceux-là mêmes qui n'ont aucun problème à critiquer le christianisme, les dogmes de l'Église ou les croyances irrationnelles farfelues.

 

Faire du journalisme, tout comme faire le plombier, n'est pas en contradiction avec d'avoir des croyances déterminées . Mais il y a des cas où être un fervent croyant et l'afficher dans le travail conditionne à tel point le métier journalistique qu'il en mine lourdement le caractère professionnel. Il est connu combien ce vice est assez répandu même dans notre journalisme, où sur des titres et des télévisions nationales trouvent place des figures embarrassantes de bigots catholiques, qui font tomber lourdement la qualité de l'information et la pilotent ad maiorem dei gloriam (pour la plus grande gloire de dieu). Il faut s'attendre à des problèmes semblables lorsque les intégristes islamiques commenceront à trouver place dans les journaux italiens (ou d'autres pays d'Europe, car le phénomène est universel – N dT).

 

Avec la bénédiction du très affectionné Stephen Jay Gould, il arrive souvent que science et religion soient parfois des magistères superposables et que la deuxième doive céder le pas à la première. Mehdi Hasan n'est pas un journaliste scientifique et n'ambitionne évidemment pas de l'être, ce pourquoi il n'y a pas de problèmes. Être susceptible n'est certes pas un délit. Et d'autre part, c'est une attitude répandue, soit parmi les journalistes, soit encore davantage parmi les fidèles. Mais vouloir passer pour des victimes, objets de persécution aux seules fins de nier tout droit de critique à la contrepartie, en la diabolisant à dessein, c'est mettre en œuvre une instrumentalisation qui s'accorde difficilement avec une information correcte ou avec la simple déontologie professionnelle.

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 16:03

 

 

L'ATHÉISME : UNE AFFAIRE DE

 

RICHES ?

 

 

Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (26 avril 2013) :

Texte italien :http://www.uaar.it/news/2013/04/26/ateismo-roba-per-ricchi/



Meslier contra



L’athéisme et de façon plus générale, la laïcité est-elle une affaire de riches ? On verra ci-après ce qu'en disent les sociologues étazuniens...


Pour moi, dit Lucien l'âne, d'expérience millénaire, la chose ne me paraît pas acquise, bien au contraire. Sans remonter à mes origines grecques, moi qui ai traversé de mon petit pas tranquille bien des siècles et bien des tourmentes religieuses, j'ai le souvenir de bien des populations athées ou assimilables dont la pauvreté était l'état normal de vie. Seulement s'ils étaient athées ou quelque chose comme ça, incroyants en tous cas, c'était sans nécessairement en faire grand cas, sauf pour résister aux tentatives de séduction (souvent forcée) de la religion et des religieux. Là, ils opposaient même une résistance féroce. Le prosélytisme ne passera pas ! devait être leur cri de ralliement. Dans bien des cas, il a fallu y mettre le fer et le feu pour les « convertir », au moins en apparence. Mais qu'en penses-tu, Marco Valdo M.I. mon ami ?



J'ai un peu le même sentiment que toi. Je crois que ces recherches donnent un éclairage sur l'évolution aux Zétazunis, lesquels sont un phénomène récent et plus généralement, que certaines de leurs conclusions peuvent être étendues aux sociétés industrielles ou post-industrielles. Mais avec un peu de recul, on peut faire valoir a contrario le point de vue que les mouvements ouvriers, révolutionnaires, anarchistes et socialistes, plus spécifiquement, ont des fondements antireligieux... Qui donc parlait de la « Religion, opium du peuple » ? Et que je sache, « Ni Dieu, ni Maître ! » n'est pas une parole de riche... Lors de la révolution espagnole (1936-39) si malheureusement abandonnée par les uns et écrasée par les autres, évêques en tête, ce ne sont pas les riches qui ont dénoncé et combattu avec vigueur la religion ; ce sont les pauvres – ouvriers et paysans – qui ont mis le feu aux églises, vidés les couvents, tués les religieux... Ce n'était là, de toute évidence, pas un mouvement de bobos ou d'une classe moyenne huppée. Et si en 1793, on avait laissé faire les sans-culottes... Aujourd'hui encore, malgré tout, la fracture de la société française, par exemple, ressort nettement au travers des soubresauts engendrés par la loi sur le mariage pour tous.

 

Et, dit Lucien l'âne en levant le front, il me souvient que dans le centre de la Sardaigne, dans les hauts villages du Gennargentu, la main du prêtre n'a mis le pied qu'au cours du vingtième siècle...

 

En fait, sans mettre en cause la validité hic et nunc de leurs travaux, ma conclusion est que ces sociologues étazuniens sont myopes... ou autarciques. Par ailleurs, on ne saurait éluder (ce que ces sociologues font et on voit bien pourquoi) le caractère proprement révolutionnaire de l'irréligion, quand elle ne résulte pas de délices de Capoue consuméristes. Il suffit d'écouter un instant les paroles du bon abbé Meslier, qui savait de quoi il parlait à propos de la religion et l'Église et qui disait : «Je voudrais, et ce sera le dernier et le plus ardent de mes souhaits, je voudrais que le dernier des rois fût étranglé avec les boyaux du dernier prêtre.»


Encore une fois, l'Histoire n'est pas finie et la laïcité finira bien par se rappeler qu'elle est – en principe, ce qui veut dire en premier – un mouvement du « laios », du peuple,du pauvre peuple, justement tourné contre l'Église et les croyances, instruments des riches pour soumettre le troupeau.

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane







On entend souvent dire et on lit aussi souvent dans les médias religieux, que l'athéisme serait «affaire de riches». Thèse parfois soutenue en la reliant à une supposée « humilité » et à la « simplicité » témoignée par les croyants, portant un avis négatif sur la richesse. Les riches sont dépeints, surtout à partir de la rhétorique paupériste des religions, avec des stéréotypes semblables à ceux qui affectent les incroyants : amoraux, frivoles, asociaux, sans sentiments. Pour citer seulement l'Évangile, emblématique est la parabole du « chameau » qui passe par le chas de l'aiguille. La beauté est que ces tirades moralistes proviennent souvent de chefs religieux, historiquement hors des circuits du travail et généralement entretenus par le reste de la population. Ce qui a permis aux confessions religieuses d'amasser d'énormes richesses , dont peuvent bénéficier les prêtres.

 

Il ne fait aucun doute que l'histoire de l'incroyance était, jusqu'il y a quelques décennies, un phénomène largement confiné aux classes supérieures et aux intellectuels. Il ne fait aucun doute que les enquêtes sociologiques d'aujourd'hui montrent que c'est un phénomène plus répandu dans les classes supérieures, moins dans les plus pauvres. Pourtant, il n'est pas douteux que les pays ayant l'indice le plus élevé de développement humain et le PIB le plus élevé sont caractérisés par un taux élevé d'incroyance, tandis que les plus pauvres et les moins développés se caractérisent par un taux très élevé de religiosité et la quasi-absence d'incroyants. Compte tenu de cette évidence, quelles réflexions en tirer?

 

Selon le Huffington Post, Daniel Cox, directeur de l'Institut de recherche sur la religion publique, s'est interrogé à ce sujet. Cox part de l'influence croissante des «non-affiliés» aux États-Unis : désormais, près d'un Étazunien sur cinq n'est pas « affilié » à une religion et un quart des votes qui ont permis la réélection de Barack Obama viennent justement d'eux. Selon l'Enquête sur les valeurs américaines de 2012 ( l’American Values Survey del 2012), 39% des non affiliés se disent laïques, 36% athées ou agnostiques, 23% croyants qui ne se soumettent à aucune religion. Le fait remarquable est que ceux qui se disent athées et agnostiques ont un statut socio-économique plus élevé les autres "non-affiliés» ; ils ont tendance à être plus instruits, plus riches, venant des classes moyennes et supérieures. Leur importance dans la vie sociale, culturelle, politique et même économique étazunienne est en augmentation, en particulier de ceux qui se disent explicitement athées et agnostiques.



Dans le passé, la sociologie faisait une large place au rôle de l'instruction universitaire pour expliquer la remise en cause des croyances religieuses traditionnelles. Une recherche plus récente ( ricerca più recente ) sur ce type de formation pèse plus sur la participation religieuse que sur la foi. Pippa Norris et Ronald Inglehart dans Sacred and Secular (sacré et profane )

(http://www.pdfbook.co.ke/details.php?title=Sacred%20and%20Secular&author=Pippa%20Norris,%20Ronald%20Inglehart&category=Philosophy&eid=10321&type=Book&popular=2)

affirment que parmi les personnes ou groupes de sociétés les plus précaires sur le plan économique, il y a des taux plus élevés de participation religieuse, car ils sont menacés par des problèmes tels que la maladie, la pauvreté, la mort prématurée. Comme l'a noté Cox, la richesse ne conduit pas nécessairement à l'abandon de la foi. Jouent également d'autres facteurs, comme la famille ou les relations. Dans les familles au niveau de vie élevé, il peut y avoir des styles plus ouverts de parentalité que chez ceux qui sont moins bien nantis. Chez les premiers, les parents ont tendance à éduquer selon les valeurs qui favorisent la croissance autonome des enfants, tandis que chez les moins bien lotis , on parie sur une approche plus traditionaliste. Comme plaident les auteurs de Of Human Bonding - Alice S. Rossi, Peter Peter Henry Rossi (http://books.google.be/books/about/Of_Human_Bonding.html?id=OH7HMIa2d_IC&redir_esc=ye), l'autoritarisme est fortement associé à la religiosité.

 

La liberté d'expression est, sauf dans des cas particuliers – le pétrole dans la péninsule arabique, par exemple – une condition préalable à la croissance économique. De même la culture, dont l'accès dans de nombreux pays est trop souvent limitée à quelques-uns. Rappelons-le encore une fois: les solutions irrationnelles sont presque inévitables lorsqu'une ressource ou un statut social qui garantit les droits et la stabilité économique ne semblent pas être à la portée des solutions rationnelles. Cependant, le phénomène de l'incroyance est de plus en plus évident, même dans les pays pauvres, comme le Bangladesh. Où a récemment été déchaînée la chasse au blogueur athée, à travers des mobilisations réclamant la pendaison pour des faits blasphématoires et des listes de proscription fournies par les fondamentalistes islamiques au gouvernement. Il est donc compréhensible qu'afin de permettre la révélation sociale des incroyants, soit important de garantir la liberté d'expression.



Il faut dire aussi que la religion est un phénomène héréditaire, transmis principalement par la famille. Ou par décret, lorsque les missionnaires ont réussi à convertir (ou au moins à convaincre) les dirigeants, qui ont ensuite cascade l'ont imposée par des lois liberticides au reste de la population. Comme ce fut le cas dans l'Empire romain à partir Théodose et parmi les populations «barbares» (dans certaines régions, telle la Lituanie, même au XVe siècle seulement ). Et comme a essayé de faire le jésuite Matteo Ricci en Chine, en essayant de convertir les dirigeants croyant la zone un terrain vierge à évangéliser précisément car "non-religieux", bien que fussent répandus le confucianisme et le bouddhisme. Ou par la conquête militaire, comme l'expansion de l'Islam en Afrique et en Asie ou la colonisation européenne en Amérique (et en Afrique, en Asie, en Océanie...). A titre de comparaison, même l'athéisme peut aussi être imposé par des régimes autoritaires dans les pays pauvres, comme en Chine ou en Russie.

 

Mais, en général, l'incroyance semble être un phénomène qui se développe plus facilement quand les gens disposent de plus de capacités, de possibilités, de droits, d'autonomie aussi économique, de liberté. Même les croyants devraient réfléchir à cet aspect. Leurs dirigeants semblent continuer à suivre l'ancien chemin d'évangélisation du haut vers le bas : « choyez les politiques et vous obtiendrez (ou au moins le maintien) des privilèges. Le troupeau suivra. »

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