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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 15:45

 

L'INTERVENTIONISME DES ÉVÊQUES ET LA RÉÉLECTION DE NAPOLITANO



Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (20 avril 2013) :

 

Texte italien : http://www.uaar.it/news/2013/04/20/interventismo-dei-vescovi-e-la-rielezione-di-napolitano/

 

 

 

L'Italie vient de se voir dotée d'un nouveau président... En fait, on a reconduit le sortant, Giorgio Napolitano. On pourrait dire beaucoup de choses à ce propos, mais ici, il s'agit simplement de voir la position de nos amis de l'UAAR, telle qu'elle est parue dans leur dernier article analysant la situation politique.

 

Du point de vue laïque, les choses sont claires : deux blocs se sont confrontés – d'un côté celui qui a pris parti pour le compromis en élisant Napolitano , à savoir les « partis traditionnels » ou les partis qui ont partagé le pouvoir depuis des années, les partis issus en quelque sorte du « compromis historique » qui vit disparaître le PCI et la DC, mais aussi, le Parti Socialiste... et de l'autre, celui qui a soutenu Rodotà, à savoir deux formations nouvelles, qui n'ont pas de liens avec les vieilles structures : le Mouvement 5 Étoiles et le SeL (qui regroupe la gauche italienne non inféodée). Le premier de ces deux blocs a reçu la bénédiction de l'Église ; le second a été marqué du sceau infamant de la laïcité.

 

En somme, du point de vue laïque, les choses sont claires.

 

 

 


À une très large majorité, Giorgio Napolitano a été reconfirmé président de la République. L'ont soutenu le Pdl (parti de Berlusconi & Co), la Ligue (du Nord), le Sc (Centristes Monti), le Pd (centre gauche - Bersani); en faveur de son adversaire Stefano Rodotà (qui fut président du Pds et est un laïque des plus convaincu et plus ferme - NdT) seuls le M5S (Mouvement 5 Étoiles – Beppe Grillo) et Sel (gauche - Vendola). Ce n'est pas la première fois que Rodotà se trouve bousculé par Napolitano : cela s'est produit déjà en 1992, lorsqu'il était le candidat plus crédible pour la présidence de la Chambre, et lui fut par contre préféré le leader du courant « migliorista » du Pds (devenu Pd) suite à un diktat de Bettino Craxi, alors secrétaire du Psi (Parti Socialiste italien). Du profil laïque divergent de Napolitano et de Rodotà, nous avons déjà écrit il y a deux jours, et nous ne voulons pas y revenir. Nous remarquons seulement que le directeur du quotidien des évêques Avvenire, Marco Tarquinio, a pris explicitement position
contre Rodotà, et que la Cei (Conférence des Évêques italiens) par contre a explicitement pris position en faveur de Napolitano. Le premier est accusé de « prédication et candidature tristes », d'être « laïque » et d'être contraire à l'objection de conscience dans les hôpitaux (publics), pour le second monseigneur Gianluigi Maria Bregantini, président de la Commission épiscopale pour les problèmes sociaux et le travail, a souhaité que « le Seigneur lui donne vraiment santé, force pour qu'il puisse faire face aux événements ».

 

Une fois l'élection intervenue, Marco Tarquinio a en outre souhaité « qu'avec le oui de Napolitano maintenant on crée les prémisses pour un Gouvernement de très large accord (précisément ce que souhaitait Berlusconi |& Co - NdT) ». Et il n'a pas manqué de rappeler que « la crise du Pd, comme parti qui aspirait à réunir des âmes politiques différentes, celles de la gauche historique et catholicisme démocratique, se déclare à l'instant où ont été dépensés et massacrés politiquement, deux noms de catholiques engagés dans ce parti, Marini et Prodi. Cela ne peut pas ne pas sauter aux yeux. La crise du Pd, comme parti réformateur modéré, est aussi l'effet de l'incapacité à reconnaître un rôle aux catholiques dans le parti ». Un moyen pour passer de victimes (l’ostracisme de la Cei face au « catholique adulte » Prodi est connu), en commençant à encaisser et en cherchant de hypothéquer la formation du futur gouvernement avec un certain nombre de ministres, comme ce fut le cas pour le dernier exécutif. Peut-être en cherchant à hypothéquer directement le fauteuil de premier ministre.

 

Tout cela est légitime, que ce soit bien clair. Mais, qu'on n'entende plus dire que « l'Église ne fait pas de politique ».

 

La rédaction

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