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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 14:32




Ah , dit Marco Valdo M.I. à son camarade l'âne.


Ah, dit Félix, l'âne noir et blanc en levant sa grosse tête d'âne vers son camarade Marco Valdo M.I., que veux-tu dire par ah ?

C'est comme un soulagement, un soupir de contentement., répond Marco Valdo M.I. J'ai écrit les chansons qu' on m'avait demandées.

Des chansons, dit l'âne aux yeux luisant de curiosité, késako ? Quelles chansons ? T'en as déjà fait tout plein.

Oui, oui, c'est bien sûr, mais ici elles sont d'un genre particulier.

Qu'est-ce qu'elles ont de particulier ? s'étonne l'âne (mais pas vraiment, c'est juste par courtoisie, par politesse, par amitié...Bref, pour relancer la conversation).


En fait, ce sont des parodies. Il y en a (provisoirement ) quatre.


Mais, dit l'âne en balançant la queue d'un air perplexe, c'est quoi ces parodies et pourquoi tu fais des parodies, maintenant.


Au fait, tu as raison, mon camarade, dit Marco Valdo M.I. On croit toujours connaître la langue et voilà, on dit un mot. On pense que c'est le bon mot. Et puis, d'un coup, comme ça, on se rend compte que c'est venu comme çà, que c'est intuitif. On dit un mot, on est certain que ce doit être le bon. Par exemple, parodie. On se dit que c'est pour se moquer, une sorte de contrefaçon d'une chanson « sérieuse » et puis, on sent comme une ironie, comme une moquerie.


Oui, c'est ça que j'ai senti, dit l'âne en s'ébrouant. Mais, je me demande de qui ou de quoi, tu te moques. De la chanson de départ, de l'auteur de cette chanson, ou du genre de chanson.


C'est assez juste, répond Marco Valdo M.I.. Tu prends par exemple, une scie majuscule, genre La Vie en Rose (Quand elle me prend dans ses doigts, je me sens tout chose...) ou Le Chanteur de Mexico (Merci, coco...) et tout en conservant, la métrique, la structure, le rythme, la mélodie, tu en changes le sens. Ou alors, « Les trois cloches », dont tu peux évidemment et facilement, faire « Les trois moches », ou « Les trois broches »... Ou alors, le célébrissime « Petit c... de Ninon », si joli, si fragile, gai comme un papillon, le petit c... de Ninon. Bon, c'est vrai, dans la chanson, c'est le coeur de Ninon. Mais toi, tu avais compris autre chose, comme j'ai vu à ton air goguenard.


Alors, c'est ça que tu as fait, dit l'âne un peu trop rapidement. Des chansons pour te moquer des chansons, de ceux qui écrivent els chansons.


Non, pas vraiment, dit Marco Valdo M.I. Cette fois, j'ai fait des parodies, mais dans un autre sens du mot. Pour ce sens va voir, par exemple, le petit Robert.



J'y vais. Où est-ce qu'il habite ?, dit l'âne du tac au tac.


Non, le petit Robert, c'est un dictionnaire. Eh bien, le petit Robert (le grand aussi d'ailleurs, car il y a un plus grand Robert, en plusieurs volumes de grands formats) rappelle que le mot parodie a un deuxième sens, une deuxième signification. Vois-tu, mon camarade l'âne. Il dit très exactement : « parodie : couplet, strophe composés pour être chantés sur un air connu. » Où a-t-il bien pu aller chercher ça, Robert ? C'est tout simple, chez Émile Littré, un siècle auparavant. Au passage, note et rappelle-toi qu'il est toujours intéressant d'aller vérifier au dictionnaire. On y apprend plein de choses.



Donc, tu viens de faire des parodies et on dirait que ça te plaît, dit l'âne en souriant. Et tu as fait ça comme ça ?


J'en ai fait quatre. J'en ferai d'autres, sans doute, car quand on a commencé, qui sait quand on pourra s'arrêter. Mais, bien sûr, ce n'est pas vraiment un hasard. Je les ai volontairement construites sur des chansons existantes; c'est une tradition des chansonniers, tu sais, ces gens qui brocardent les puissants, les gouvernants. Il suffit de voir d'ailleurs La Vache à Mille Francs de Jean Poiret, que Brel, auteur de la chanson parodiée par Jean Poiret qui était, je te le rappelle, « La Valse à Mille Temps » (ces deux chansons ont connu leur heure de gloire et furent des scies industrielles) a reprise sur scène à l'Olympia en 1961. Bel hommage au chansonnier.


Et les autres ? , demande l'âne alléché comme un renard au pied de l'arbre à corbeaux.


Il y en quatre au total :

Une sur la Valse à Mille temps de Brel que j'ai intitulée La Valse des chômeurs

Une sur la Vache à Mille francs de Poiret que j'ai intitulée Le chômage rend fou

Une sur Les Amoureux du Havre de Léo Ferré que j'ai intitulée Je chôme, tu chômes...

Une sur Y a pas de soleil en Alaska d'Antoine que j'ai intitulée Y a plein de chômeurs en Wallonie.


Ah, dit l'âne un peu incrédule, tu crois que ça va aller.


Je ne sais pas trop, dit Marco Valdo M.I. Ce sont des versions qui peuvent évoluer. Mais enfin, c'est un premier pas. Bien entendu, j'en ferai sans doute d'autres. Mais il me faut du temps. J'ai un milliard de choses en chantier.


Mais qui va bien pouvoir chanter ça, dit l'âne tracassé. Si on les chante jamais.


Oui, c'est une vraie question, dit Marco Valdo M.I. En fait, je pense à des chanteurs populaires, ceux qui chantent dans les rues, ceux qui chantent dans les fêtes locales, dans les rassemblements, dans les manifestations... Je pense aussi aux chorales. Enfin, on verra bien.





Je chôme, tu chômes...

Chanson des chômeurs désœuvrés, de Marco Valdo M.I.

dérivée des Amoureux du Havre – chanson de Léo Ferré.



On mange mal,

On dort comme on peut.

On vit mal,

On survit comme on peut


Je chôme, tu chômes, on chômera

Jusqu'à la fin du monde

Puisque la terre est ronde

Mon ami t'en fais pas

 

Les chômeuses, les chômeurs, leurs enfants

Se fichent du capital et du rendement

Ils survivent sans salaire

Comme on survit sur la terre

 

Je chôme, tu chômes, on chômera

Jusqu'à la fin du monde

Puisque la terre est ronde

Mon ami t'en fais pas

 

Les chômeurs désœuvrés

Ont du temps pour rêver

Et des jours libérés

Pour pouvoir s'entraider


Je chôme, tu chômes, on chômera

Jusqu'à la fin du monde

Puisque la terre est ronde

Mon ami t'en fais pas

Mon ami t'en fais pas.


Les chômeurs désargentés

Ont du temps pour rêver

Et des jours libérés

Pour pouvoir s'entraider




La valse des chômeurs


Sur la chanson de Jacques Brel - La Valse à Mille temps – 1959

La Chanson des Chômeurs - Marco Valdo M.I. 2008


Au premier jour de chômage
Tout seul, tu t'ennuies déjà
Au premier jour de chômage
Tu es seul mais tu t'aperçois
Que l'Forem bat la mesure
Le Forem t'impose un contrat
Et l'Onem qui bat la mesure
Te murmure murmure tout bas


Un chômeur bien content
Qui s'offre encore le temps
Qui s'offre encore le temps
De s'offrir des détours
Du côté de l'amour
Comme c'est charmant


Un chômeur mécontent
C'est beaucoup moins dansant
C'est beaucoup moins dansant
Mais pas aussi charmant
Qu'un chômeur bien content
Un chômeur mécontent


Être chômeur à vingt ans
Être chômeur à vingt ans
C'est beaucoup plus troublant
Mais tout aussi déprimant
Qu'être chômeur à cinquante ans


Quand il est chômeur à vingt ans
Le chômeur a tout le temps
De devenir chômeur à soixante ans
Un chômeur ça s'entend
A chaque carrefour
Avec sa rage que l'amour
Rafraîchit au printemps


Un chômeur à mille temps
Un chômeur à mille temps
Un chômeur a mis le temps
De patienter vingt ans
Tout en espérant
Trouver un emploi gratifiant


Un chômeur à mille temps
Un chômeur à mille temps
Un chômeur a mis le temps
A dix mille fois le temps
Dix mille fois le temps
De bâtir un roman

Au deuxième temps du chômage

Vous êtes deux, le contrôleur et toi
Au deuxième temps du chômage
Vous comptez tous les deux une deux trois
Et l'Forem qui bat la mesure
l'Onem qui limite tes droits
Et l'Onem qui prend des mesures
Te fredonne fredonne déjà

On va t'exclure du chômage
Car tu ne trouves pas l'emploi
On va t'exclure du chômage
Car des emplois, il n'y en a pas


Et l'Onem qui prend des mesures
Laisse enfin éclater sa joie.
Et l'Onem qui prend des mesures
L'Onem sanctionne déjà


Mais un chômeur mécontent
Un chômeur ça s'entend
Un chômeur ça s'entend
A chaque carrefour
Avec sa rage que l'amour
Rafraîchit au printemps


Mais dix chômeurs mécontents
Cent chômeurs mécontents
Mille chômeurs mécontents
Cent mille chômeurs, ça s'entend
A chaque carrefour
Avec leur rage que l'amour
Rafraîchit au printemps


Cent mille chômeurs, ça s'entend
A chaque carrefour
Avec leur rage que l'amour
Rafraîchit au printemps
Cent mille chômeurs mécontents
C'est bien embarrassant
Ça peut devenir méchants
Et foutre en l'air le gouvernement

Cent mille chômeurs mécontents
Cent mille chômeurs mécontents
ça descend dans la rue en chantant
pour faire valser les gouvernements...


Lalalala....




Le chômage rend fou

Sur la chanson de Jean Poiret – La Vache à Mille francs , 1961

parodie de la chanson de Jacques Brel - La Valse à Mille temps - 1959

La Chanson des Chômeurs - Marco Valdo M.I. 2008




Au premier temps du chômage,
Tout seul dans la file, je suis là,
Au premier temps du chômage,
Y a l'employeur, y a l'interim et y a moi,
Et l'Onem qui bat la mesure,
La mesure de mon emploi,
Et l'Onem qui bat la mesure,
Mesure aussi mes fins de mois.

Un chômeur obéissant,
Comme ce serait charmant,
Comme ce serait charmant
Et beaucoup plus tentant
Qu'un chômeur récalcitrant,
Un chômeur obéissant,
Un chômeur obéissant,
Fait un Onem content,
Un Forem performant,
Un marché du travail attrayant,
Un chômeur obéissant,
Un chômeur obéissant,
Ce serait plus intéressant
Pour les patrons
Et pour les exportations
Qu'un chômeur résistant
Un chômeur obéissant…
Un chômeur obéissant,
Ce serait plus intéressant
Pour les patrons
Et pour les exportations
Qu'un chômeur résistant
Un chômeur obéissant…


Au deuxième temps du chômage,
C'est à peine si je vois de l'emploi
Au deuxième temps du chômage,,
Y a du monde entre l'emploi et moi.
Il y a le contrôleur qui passe la mesure,
Le facilitateur qui lui emboîte le pas,
Pendant que les ministres nous assurent
Que le coût de la vie n'augmente pas.

Un chômeur débutant,
En quittant Marbehan,
Devient chemin faisant
Comme par enchantement
Un chômeur consentant
On ne sait pas comment,
Est menacé de sanctions,
Accepte les formations
Et devient par conséquent
Un chômeur encore plus obéissant,
Un chômeur obéissant,
C'est bougrement tentant,
C'est bougrement tentant
Pour les patrons et les gouvernants
D'en faire innocemment
Un chômeur encore plus obéissant.
Un chômeur servile,
Un chômeur servile,
En sortant de la ville,
Pris dans un tourbillon
Devient pour les patrons
Par un calcul habile
Une proie très facile
Et pour le gouvernement
Un citoyen consentant.

Un chômeur sanctionné
Un chômeur sanctionné
Sans ses allocations
Est une excellente leçon
Pour les récalcitrants
Pour tous les travailleurs
Qui auraient des idées
De vouloir être augmentés.
Et comme disent les patrons,
Le coût moyen de l'heure
Est beaucoup trop élevé,
C'est une grave erreur,
Et pour le compenser,
Il faut de la productivité,
De la mobilité, de la flexibilité,
Et de la docilité.
Pour garantir tout çà,
Y faudrait licencier,
Faut plus de syndicats,
Faut plus de délégués.
Les salaires trop élevés
Faudrait les diminuer
Pour pouvoir augmenter
Le revenu des rentiers,
Il faut diminuer
Les salaires trop élevés, bien trop élevés
Pour pouvoir augmenter
Le revenu des rentiers,
Il faut diminuer
Les salaires trop élevés, bien trop élevés

Au dernier temps du chômage,
Dans la rue, le chômeur est là,
Au dernier temps du chômage,
Y a le chômeur et toujours pas d'emploi.
Et l'Etat, qui prend des mesures,
L'Etat qui mesure notre émoi,
Et l'Etat qui prend des mesures,
Pour exclure un peu plus chaque mois.

Oh le chômage ! Le chômage …
Oh le chômage nous rendra fous !
Oh le chômage ! Le chômage...
Ils se foutent vraiment de nous.





Y a plein de chômeurs en Wallonie


Trois Carolos à l'entrée du métro
Écoutaient le chômeur Polo
Qui racontait ses ennuis
Depuis que l'Onem le poursuit

Quand t'es chômeur à Charleroi
Tu peux courir après un emploi
Y pas d'emplois à Charleroi
Que des petits boulots, que de la tonte de gazon
Rien que de l'intérim et des trucs à la con.

Boumbadaboumbadaboum boumboum
Boumbadaboumbadaboum boumboum

Trois chômeurs liégeois assis sur banc
Se racontaient leurs emmerdements
Se disaient tous les ennuis
Qu'ils ont quand l'Onem les poursuit
 
Quand tu deviens chômeur à Liège
Tu tombes vraiment dans un piège
Car à Liège, y a pas d'emplois
Y en a pas plus qu'à Charleroi
Que des petits boulots, que de la tonte de gazon
Rien que de l'intérim et des trucs à la con.
 
Boumbadaboumbadaboum boumboum
Boumbadaboumbadaboum boumboum

Trois Louvièrois au bord du canal
Regardaient l'eau sans avoir le moral
Se disaient tous les ennuis
Qu'ils ont depuis que l'Onem les poursuit

Y a pas travail pour les Louvièrois
Tu peux toujours courir quand t'habites là
Y en pas plus qu'à Charleroi
Que des petits boulots, que de la tonte de gazon
Rien que de l'intérim et des trucs à la con.

Boumbadaboumbadaboum boumboum
Boumbadaboumbadaboum boumboum

Y a plein de chômeurs en Wallonie
Tu peux toujours aller en Flamanie
Y a pas d'emplois en Wallonie
Que des petits boulots, que de la tonte de gazon
Rien que de l'intérim et des trucs à la con.

Boumbadaboumbadaboum boumboum
Boumbadaboumbadaboum boumboum

Boumbadaboumbadaboum boumboum
Boumbadaboumbadaboum boumboum




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commentaires

M
The conversation between Felix and Marco Valdo was really interesting to read, especially because it deals with music. It is really appreciable that you associated it with donkey and the picture that you have posted looks funny. Thanks for the share.
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C
J'aime "le chômage qui rend fou" : Pourrai conscientiser les actifs <br /> je suis pour l'utilisation de chants mobilisateurs. merci, à continuer<br /> Chantal commission TSE liège et CWTSE
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V
C'est du grand art !<br /> Bravo, j'aime beaucoup.<br /> <br /> v
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