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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 08:57

Le voyage se poursuit.

Dans les trains, il y a des voyageurs. On se côtoie, mais généralement, on ne se rencontre pas.

Ils sont là, bien rangés sur leur siège, silhouettes un peu flottantes, en attente d'arriver. Où ? Pour quoi ? Pour qui ? Pourquoi ?
Les voyageurs sont interchangeables, ils sont sont perdus dans l'indéterminé. Qui est qui ? 

Le voyageur dans le train croise le voyageur dans l'autre train.
Tout baigne dans le flou, rien ne s'affirme. La pensée plane, glisse, se perd dans le jeu des fenêtres qui s'ouvrent sur des fenêtres, qui s'ouvrent sur l'indifférencié, qui s'ouvrent sur l'indifférence.

Tout ressemble à tout, rien ne ressemble à rien.

Tous les voyageurs se ressemblent.

C'est ce qu'on peut croire.
Que le train parte dans un sens, qu'il parte dans l'autre; qu'importe.
On va tous au même endroit.
L'heure du train est par excellence un intervalle, un point de suspension ou des milliers de points de suspension, entre là et ici, entre ici et là, l'ici et maintenant se déplace, le voyageur reste à sa place - la plupart du temps.

Il lit; il s'affaire à des riens; s'il est accompagné, il cause; il boit, il mange; il ne fume plus. Le train non plus.
Parfois, souvent, ça dépend, hypnotisé par le sifflement du serpent de fer, bercé par les balancements de la reptation, tête nue, il dort.


Que se passe-t-il dans les gares où les horloges sont hors service ? Le train les regarde : perplexe.

Le voyageur est perdu.

L'heure du train ?

Celle de l'annuaire, celle du guide, l'heure est l'obsession majeure. Est-il à l'heure, serons-nous à l'heure ? Une angoisse imperceptible, une panique irréfrénable, une inquiétude irrépressible s'installent.


Le train joue au pendule.





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